Les entreprises de la chaîne d’approvisionnement sont débordées de défis, et le Groupe Morneau n’y échappe pas. Établie à Québec, l’entreprise de transport, de logistique et d’entreposage doit pour sa part surtout jongler avec des défis de main-d’œuvre et de retards dans la livraison d’équipements.

Questionné sur les plus grands défis actuels de son entreprise, le président du Groupe Morneau, André Morneau, mentionne d’emblée le recrutement.

« On a 60 postes à combler actuellement, soit une dizaine de postes administratifs et une cinquantaine de chauffeurs. Comme on emploie environ 900 chauffeurs, ce n’est pas dramatique, et on peut continuer d’opérer, mais ça reste un manque important », dit-il. La formation est la solution qu’il met de l’avant pour l’instant.

Le Groupe Morneau accueille, par exemple, des étudiants qu’il forme lui-même en vue d’en faire des chauffeurs et des caristes. Cette formule d’apprentissage flexible, nommée alternance travail-études (ATE), permet aux entreprises de former de futurs employés en collaboration avec des écoles de formation.

PHOTO KARÈNE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, COLLABORATION SPÉCIALE

Caristes au travail à l’entrepôt d’Anjou

« On fait aussi du recrutement à l’international, dit André Morneau. On a une dizaine de chauffeurs qui sont arrivés récemment et on en attend une quinzaine très bientôt. »

Ces solutions ne sont toutefois qu’un premier pas. Le Groupe Morneau veut continuer de développer la formation à l’interne. « L’ATE, c’est le début, précise le président. Mais on veut mettre sur pied notre propre école de formation pour enseigner les métiers de cariste et de chauffeur. C’est un projet que l’on aimerait réaliser d’ici cinq ans. »

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Débardeur à I’intérieur de l’entrepôt

Approvisionnement difficile

Les délais et retards dans les chaînes d’approvisionnement affectent aussi les acteurs de la logistique. Au Groupe Morneau, par exemple, il est bien difficile de mettre la main sur des véhicules lourds et sur les autres équipements roulants.

Il y a des retards dans les livraisons parce que les fabricants eux-mêmes éprouvent des retards dans l’obtention de pièces et de composantes. On subit donc des délais importants. On a, par exemple, des retards de six à huit mois dans nos commandes de tracteurs.

André Morneau, président du Groupe Morneau

Pour les nouvelles commandes, les délais passent à 12 ou 13 mois. Par-dessus cela, les prix ont aussi bondi. En ce qui a trait aux équipements usagés, les prix ont augmenté de 50 %, rapporte le président.

« On étire donc les équipements qu’on a déjà », dit-il. En réponse à la situation, l’entreprise a ouvert un nouveau centre d’entretien pour maintenir ses équipements actuels en bon état de fonctionnement.

« On a ouvert un nouvel atelier à Toronto il y a un mois, explique André Morneau. On n’a pas le choix de maintenir en vie les équipements que l’on a actuellement en main. Il n’y a pas d’autres solutions en ce moment. Pour se procurer une flotte à l’encan, les prix sont astronomiques. »

Le Groupe Morneau en bref

Terminaux de transport : 23 dans l’est du Canada

Employés : 1500

Équipements : 1600 (550 véhicules, 1050 remorques)